Václav Havel, un des grands Européens du XXème siècle a été tout à la fois artiste, dissident, penseur de son temps Président de la République tchécoslovaque puis Président de la République tchèque. Il a été l’un de ceux qui ont ainsi renoué les liens de son pays avec la longue histoire du continent européen, par-delà la césure de la guerre froide. Il y a un mystère Havel. Comment un même homme a-t-il pu avoir tant de vies ?

Et si les circonstances historiques, souvent adverses, l’avaient finalement renforcé dans ce qu’il était, alors qu’elles auraient mille fois pu l’abattre ?

Quelle que soit la grandeur de Havel, ce film n’est pas l’hagiographie d’un héros sans faille. C’est plutôt le portrait d’un homme paradoxal : l’histoire d’un homme qui sera courageux quand il lui devint évident que la peur est trop dégradante, le destin d’un créateur souvent en panne de création, d’un dirigeant malgré lui, d’un homme qui aimait les femmes, le rock and roll, boire et fumer avec les amis, et qui se trouva contraint de se vêtir en queue de pie parce que l’époque et la fonction l’exigeaient. Rien de révérencieux dans ce projet, mais un regard amical, curieux et ironique, à la Tchèque, à la Havel.