Au XIXe siècle, dans un archipel perdu au milieu du Pacifique Sud, deux peuples que tout opposait ont brutalement été mis face à face. Depuis, Kanak et Européens cohabitent tant bien que mal en Nouvelle-Calédonie. Leur histoire est jalonnée de révoltes violemment réprimées, de réconciliations contraintes et de négociations ardues pour esquisser les contours d’un destin réellement commun. Comme avant eux les Sud-Africains ou les Irlandais, ils doivent aujourd’hui transformer la cohabitation imposée par un souverain lointain en un vivre ensemble choisi sur la base de valeurs partagées.

Depuis le drame d’Ouvéa de 1988, où la prise d’otages de gendarmes par des Kanak indépendantistes se termina dans un bain de sang, la parole s’est libérée, les ombres et les lumières de la colonisation ont été reconnues, la culture kanak a été placée au centre du dispositif.

Divers accords politiques ont organisé le partage du pouvoir et la répartition des richesses entre le peuple premier kanak, les Européens, descendants de bagnards, de communards ou de colons libres encouragés par l’administration à peupler cette terre et les communautés asiatiques et océaniennes appelées en renfort au fil des ans pour développer le pays.

Les accords de Matignon-Oudinot, signés au lendemain du massacre d’Ouvéa, ont divisé le territoire en trois provinces – Nord, Sud et îles Loyauté – et les ont dotées de vastes compétences afin de réduire les déséquilibres géographiques et relancer la croissance économique.

L’accord de Nouméa, signé dix ans plus tard, a repoussé la question de l’indépendance à 2018 et renforcé le processus d’autonomie en cours. Il fait de la Nouvelle-Calédonie un laboratoire institutionnel et juridique original.

Vingt ans ont passé, le moment est aujourd’hui venu pour les Calédoniens de dire s’ils veulent, ou non, parachever le processus d’émancipation. En novembre 2018, ils se rendront aux urnes pour dire oui ou non à l’indépendance et poser les bases d’une nation souveraine, totalement indépendante ou associée à la France. Pour l’Etat français, l’enjeu est autant national qu’international.

Patrick Benquet

Après des études de droit, Patrick Benquet a travaillé dans la presse écrite : Libération, Le Monde et dirigé un journal pour jeunes : Antirouille.

A partir de 1981 il devient auteur puis réalisateur de documentaires pour la télévision. Durant ces 30 dernières années il a été co-auteur et réalisateur de 31 documentaires, de sujets magazines et de quelques fictions de 26 minutes. Il abordé tous types de sujets : société française (école, délinquance, urbanisme, faits divers etc.) ; enjeux économiques et géostratégiques internationaux (délocalisations, piraterie maritime, réchauffement climatique, réseaux pédophiles, relations nord-sud).

Parmi ces documentaires on peut citer : Témoin X1 – Silence on tue des enfants, Quand la Vierge apparaît, Les parias de la mer, Pétroliers de la honte, la loi du silence, Pour un dollar par jour, Sale temps sur la planète, Libération je t'aime, moi non plus, L'aventure MSF, Françafrique, Du fer à la finance, l'empire Wendel et Nucléaire, l'impasse française.

Anne Pitoiset 

Diplômée de l'Institut Supérieur de Gestion à Paris puis journaliste pour l'Agence Reuters de 1984 à 2000, Anne Pitoiset s'installe en Nouvelle-Calédonie en 2000 et enseigne à l'Université de la Nouvelle-Calédonie en anthropologie économique, relations entre les sociétés minières et les populations autochtones. Elle est auteur, réalisatrice et productrice de films documentaires et conduit des investigations socio-économiques pour la presse écrite et télévisée.

Documentaires réalisés pour la télévision avec Laurent Cibien:

"Nickel, le trésor des Kanak" (2013) - Depuis 40 ans, les Kanak luttent pour leur indépendance. l'arme qu'ils utilisent aujourd'hui pour parvenir à leur fin s'appelle : le nickel. pour financer leur future Etat, ils ouvrent des mines, construisent des usines et jouent leur destin sur le marché des matières premières.

Ce film a obtenu le Grand prix du Jury France Télévisions au FIFO (festival international du film documentaire océanien) 2014 et le 1er prix du festival Terra de Gaudeloupe (2014).

Tavaka, histoires d'îles et d'exil (2013) - Au cœur du pacifique, l'ile de Wallis se dépeuple inexorablement. A la recherche d'une vie meilleure, ses habitants quittent ce royaume, profondément ancré dans la tradition, pour l'opulente Nouvelle-Calédonie.

"Génération Matignon" (2011) - Les jeunes Calédoniens s'expriment sur leur vision de l'avenir du pays.

Diffusion

Bientôt sur France Ô et Nouvelle Calédonie 1ère

Distribution internationale

Nouvelle Calédonie 1ère
LCP

Coproduction / préventes

Horizon Pacifique
France Ô

Avec le soutien de

CNC
PROCIREP/ANGOA