Deux fois Secrétaire Général de l’Onu, prix Nobel de la Paix, Kofi Annan se raconte dans un entretien exclusif. Son enfance au Ghana l’a muni d’une morale et d’un optimisme apparemment à toute épreuve. En entrant dans le système Onusien, dans les années 60, il ne rêve que de se mettre au service des grandes causes inscrites dans la charte des Nations Unies : les Droits de l’Homme, le développement, l’organisation collective de la paix. La suite de sa vie ébranle ses rêves.

Dans les années 90, Kofi Annan dirige les Casques bleus, lancés dans d’impossibles missions de maintien de la paix. Son idéal est alors frappé de plein front par quelques-unes des pages les plus terribles de l’Histoire contemporaine, en Somalie, au Rwanda, en Bosnie.

Témoin —trop passif selon ses détracteurs— des crimes les plus graves, il est accablé par son impuissance à les empêcher. Ses deux mandats à la tête de l’Onu seront largement consacrés à mettre en place des « remparts contre le Mal », dit-il. Une quête pour donner à l’Humanité les moyens de « contre-attaquer « . Une bataille diplomatique au sommet où les égoïsmes nationaux font le plus souvent la loi. Une épreuve personnelle, aussi, au moment où s’abattent sur lui les soupçons de corruption. Au fil de son récit, Kofi Annan livre une vision des hommes marquée par une confiance têtue. Parfois « suspendu » par l’Histoire, son rêve ne meurt pas…